La Renaissance française est un mouvement artistique et culturel situé en France entre la fin du XV siècle et le début du XVII siècle. Étape de l’époque moderne, la Renaissance apparaît en France après le début du mouvement en Italie et sa propagation dans d’autres pays européens

François Ier est le roi qui naturalise en France le mouvement de la Renaissance amorcé avant lui

Tout le monde entend et utilise aujourd’hui l’expression « Renaissance » comme le terme qui englobe toute une période de de l’Histoire, celle du XVIème siècle. Revenons donc un peu sur ce concept historiographique si particulier et sur son utilisation. La première apparition du mot renaissance au XVIème siècle se retrouve dans le livre  » Les plus excellents peintres, sculptures et architectes de la Renaissance » par Giorgio Varasi. Le terme employé par Varasi est Rinascità ou Rinascimente ce qui signifie une « re-naissance » artistique , un renouveau dans les arts. Il n’a donc pas du tout une origine et une vocation à nommer toute une période. Le mot Renaissance tel qu’il est employé aujourd’hui pour désigner toute une période de l’histoire est une invention du XIX siècle!

Le terme existe depuis la fin du XIV ème siècle, certes, mais n’a pas encore un sens culturel. Il possède d’abord un sens chrétien de régénération par le baptême ou par la pénitence. Son usage se retrouve au début du XVIème siècle pour parler d’un végétal ou de cheveux. Il prend peu à peu un sens littéraire et artistique au début du XVIIème siècle mais n’est pas lié à l’humanité pendant le XVIII ème siècle. Un homme comme Rabelais parle plutôt de « restituer » les belles lettres, Brantôme de les « restaurer ». Au XVIII ème siècle d’Alembert suivi par de nombreux révolutionnaires, parle de « régénération ». En relisant « Les promenades à Rome de Stendhal(1829) ou bien « La chartreuse de Parme » paru en 1839 on s’aperçoit aujourd’hui avec surprise et étonnement que Stendhal est incapable de nommer cette période que l’on nomme Renaissance aujourd’hui. Quand on parle de renaissance à l’époque moderne, surtout au XIX ème siècle, c’est de manière éparse ou pour initier l’idée d’une renaissance de quelque chose, d’une renaissance des lettres et des arts. La conception naît en 1840 lorsque Jules Michelet le prononce pour la première fois.

Rappelons en premier lieu que la notion de Renaissance est née d’une dépréciation et d’une condamnation du moyen-âge ( bien qu’aujourd’hui aucun historien ou presque ne voit dans le moyen-âge une période d’obscurité peu propice à la créativité et à l’épanouissement de fortes personnalités). Ensuite l’influence de l’Antiquité n’a pas attendu le XIV ème siècle en Italie ou XV ème siècle en France pour jouer un rôle fondamental dans les lettres ou les arts. Et il serait naïf de croire que l’homme de la « Renaissance » se soit soudainement dépris de la foi de ses pères pour adopter un esprit critique annonçant notre modernité.

Au XIVème siècle

Au XIVe siècle, les prémices de la Renaissance se produisirent surtout en Italie 

À Avignon, le pape Clément VI fait appel, pour décorer le palais des Papes, à une équipe de peintres dirigée par Matteo Giovanetti.

Dans la cathédrale de Pise, une chaire est sculptée par Nicola Pisano dans un style qui n’est plus celui du Moyen Âge, mais qui reprend l’esthétique grecque de l’Antiquité,

Venise est depuis longtemps en contact avec l’Orient, par voie maritime ; c’est la première puissance maritime d’Europe

Des foyers de Renaissance importants sont les zones en contact avec les autres civilisations, notamment la civilisation islamique : Sicile et Espagne. Ces zones de contact existent en réalité depuis plusieurs siècles : l’Andalousie (royaume de Séville) depuis l’an mil, la Sicile depuis le XIIe siècle (Palerme).

L’Italie commence ainsi à importer les sciences et techniques islamiques dans les domaines de l’algèbre, de l’astronomie, de la médecine, de l’alchimie, de la géographie, bien que l’essentiel de l’influence culturelle et philosophique ait été récupérée depuis la chute de l’Empire byzantin qui provoque l’afflux de savants byzantins dans la péninsule italienne.

Un grand nombre de « découvertes » faites pendant la Renaissance et jusqu’aux Lumières, proviennent en réalité du savoir assimilé, enrichi puis transmis par les musulmans depuis la Grèce, l’Inde et Babylone. Beaucoup de mots de la langue française attestent de cette influence : « algèbre » (de l’arabe al-jabra), « algorithme » (du nom du mathématicien Al-Khwârizmî), « alchimie » (de l’arabe al-kemia), etc. Les pays arabes possèdent en effet une avance très importante sur l’Europe dans ces domaines. Les échanges avec l’Extrême-Orient, déjà commencés avec la route de la soie, s’intensifient par voie de terre à la suite du voyage de Marco Polo.

Au XVe siècle

Au XVe siècle, la Renaissance se poursuit en Italie sous le nom de Première Renaissance ou Quattrocento.

Elle s’intensifie en Grèce, elle s’étend aussi aux Flandres, à l’Angleterre, à la Bourgogne, à l’Alsace, à certaines régions d’Allemagne, à la Baltique (Hanse), et surtout à Lyon, qui renaît à cette époque.

En France, le Royaume est encore empêtré dans la guerre de Cent Ans, qui se termina en 1453-1477. La région de Bourges est restée un foyer culturel (Jean de Berry au siècle précédent et Jacques Cœur durant ce siècle, grâce notamment à son palais déjà de style Renaissance). Il faudra les efforts de Charles VII et surtout de Louis XI pour remettre de l’ordre dans le Royaume.

Louis XII commence à importer la Renaissance italienne en France, avec la construction du château de Meillant dans le Berry (actuel département du Cher) dans un style Renaissance.

Au XVIe siècle

Au XVIe siècle, le Portugal continue les explorations (Cabral). Les autres grands navigateurs Christophe Colomb, Amerigo Vespucci (voir paragraphe et article détaillé grandes découvertes…) permettent aux puissances ibériques (Portugal et Espagne) d’étendre leur puissance et de chercher de nouvelles voies maritimes pour les épices, la principale route des épices exploitée par les Ottomans étant coupée depuis la chute de Constantinople.

L’Espagne semble ainsi devenir la première puissance européenne grâce à la richesse de ses colonies et à l’exploitation des mines d’argent, qui autorisent une augmentation de la masse monétaire.

Charles Quint est le souverain le plus puissant d’Europe, étend son influence dans l’ensemble de l’Europe, ce qui n’est pas sans créer une rivalité avec François Ier.

La renaissance italienne se poursuit également dans le Cinquecento.

En France, à partir de Louis XII et de François Ier (à partir du début de son règne en 1515, correspondant à la bataille de Marignan), les guerres d’Italie font connaître la Renaissance italienne en France, avec un siècle de retard. Léonard de Vinci apporte en France le savoir-faire des artistes de la Renaissance italienne.

L’Espagne gardera sa puissance jusqu’au traité des Pyrénées (1659).

Les armoiries à la Renaissance

 Les blasons et les armoiries existent  depuis le XI° siècle. Lors des combats, cela permettait de reconnaître un chevalier enfermé dans son armure et son casque fermé. Avant  le combat  l’écuyer  portait  l’écu sur  lequel les armes étaient  peintes.                                             

A la renaissance, les armoiries  vont  prendre une tournure  particulière car on va  y mettre  beaucoup de fruits tels que la Grenade,  la pêche ,  l’olive, la noix voire  la  pomme de  pin. Ces éléments  seront  interprétés de  manière  très différente selon  que les armoiries seront religieuses  ou profanes. En effet la  plupart des fruits ont une double nature. Bien souvent il y le fruit et le noyau, l’écorce et  le fruit ou l’amande. Des fruits comme les  noix  les amandes la grenade ou la châtaigne  montrent  la  difficulté qu’il y a  à surmonter  les obstacles  pour arriver à la vertu positive du fruit bien caché. La pèche, à l’époque donnait souvent des  maux de ventre alors que le noyau  était  utilisé pour ses vertus  médicales. Pour les religieux, la chair du fruit représentait  le corps de  l’homme  alors que  le  noyau représentait  l’esprit poussé par  la grâce de Dieu  vers la vertu. La pèche, par ailleurs, est le symbole du cœur  et la feuille celui de la langue et de la vérité : il est  important que  les deux soient réunis.                                                                                                                                    

Le fruit est symbole de richesse et d’abondance c’est  pourquoi on le retrouve dans  la corne d’abondance  ou sur  les armoires de mariage MAIS… le fruit, lorsque est abondant, il peut devenir un fardeau. Le  noyer, par  exemple se fait  rouer de coups  pour récupérer  les fruits car la richesse provoque dans certains cas  l’envie et les attaques  et dans d’autres cas  l’oisiveté, mère de tous les vices                                                                                          

Dans ce cadre, la  lecture des armoiries de la renaissance  devient  une science et tout  un roman que chaque  famille  se devait  de connaitre et d’expliciter.

L’astronomie

La science face à l’évidence. Le renversement décisif de la position de l’homme par rapport au monde à la Renaissance fut l’effet d’une découverte astronomique. Il fut si difficile à opérer qu’il s’amorça très tardivement avec Copernic (milieu XVème siècle) et presque clandestinement. Copernic se heurta à des résistances farouches pendant près d’un siècle et ce changement ne s’imposa véritablement qu’au XVIIème siècle avec Gallilée et Kepler avant de devenir l’un des fondements des sciences modernes. A la fin de la Renaissance, seule une poignée d’hommes en Europe osa penser que la Terre était en mouvement autour du soleil. Copernic devait affronter une double opposition:

1-celle de l’évidence quotidienne, pour qui le mouvement du soleil autour de la Terre est irrécusable.

2- celle de l’astronomie traditionnelle et de l’église, résolument géocentrique et couverte par l’autorité de l’astronome grec Ptolémée.

Chez Ptolémée, la Terre immobile, siège au centre du monde, puis vient la Lune, qui tourne autour d’elle en un mois, puis Mercure qui tourne en 80 jours, Vénus en 9 mois, le Soleil en un an, Mars en 2 ans, Jupiter en 12 ans, Saturne en en 30 ans et enfin les étoiles fixes qui tournent autour de la Terre en 24 heures. Telle était la vision du monde qui prévalait il y a 500 ans.

A l’exception de quelques philosophes et mathématiciens grecs de l’antiquité comme Aristaque de Samos ou les Phytagoriens personne en occident n’avait jamais pensé que la terre fut en mouvement dans le cosmos. Pour comprendre l’énormité de la révolution copernicienne, il faut revenir sur la représentation du cosmos qui prévalait depuis la nuit des temps. La représentation millénaire de l’univers repose fondamentalement sur les observations courantes que n’importe quel humain peut faire en observant le ciel. Cette représentation passe donc par la Terre qui est immobile, que le soleil tourne autour, qui ne tourne pas sur elle-même dans un espace immuable, figé dans le temps.

Copernic( 1473-1543)qui va saper les fondements de ce système apparaît au début du XVIème siècle comme un chercheur et astronome très isolé sur un seul point. Il propose en effet d’intervertir la Terre et le soleil dans le schéma traditionnel de la représentation de l’univers. Il conserve les mouvements circulaires et uniformes ainsi que l’idée encore très ancrée à cette époque que les planètes et les étoiles sont des sphères parfaitement rondes sans aucun défaut. Il affirme que cette modification donne une meilleure précision aux tables prédisant les positions des planètes, si utiles pour l’établissement de l’horoscope.

Nicolas Copernic, astronome polonais. 19 février 1473-24 mai 1543