Ambroise Paré
Ambroise Paré naît en 1510 dans une famille modeste du coté de Laval. Il devient barbier puis, en raison de son habileté, chirurgien-barbier d’un lieutenant général d’infanterie. Cela lui donne l’occasion se soigner avec succès diverses personnalités grâce à des techniques nouvelles. Il obtient le titre de Maître Chirurgien et le soutien du roi , en dépit de l’opposition des Médecins qui ne connaissent rien à la chirurgie mais parlent latin.
En 1561 et 1562, Ambroise Paré publie deux ouvrages dont son Anatomie universelle du corps humain et le 1er janvier 1562, Catherine de Médicis le nomme premier chirurgien de son fils, le roi Charles IX.
Un tel succès s’explique avant tout par son habileté dans l’art chirurgical. Ainsi, face à des cas d’amputation, plutôt que d’utiliser le fer rouge comme le faisaient alors tous ses collègues, il décida de pratiquer des ligatures (sortes de nœuds réalisés sur des vaisseaux sanguins pour arrêter l’écoulement du sang), puis de panser la plaie avec un mélange de jaune d’œuf, d’huile rosate et de térébenthine plutôt que de cautériser avec de l’huile bouillante. Cette technique était tout à la fois plus efficace et moins douloureuse. Pour être honnête il faut dire qu’il se vit contraint, un beau jour à innover car il n’avait plus d’huile pour cautériser les plaies. L’amélioration des résultats lui fit jurer de ne plus faire souffrir ses patients comme cela était le cas depuis si longtemps.
Ses méthodes étaient parfois rudimentaires. Ainsi, il sauva un jour la vie d’un tailleur d’habits parisien de façon fort étonnante. Ce dernier venait de se mettre à table avec cinq de ses amis, quand il avala un morceau de viande sans le mâcher. Ce morceau resta coincé dans la gorge l’empêchant de respirer et il tomba au sol le visage tout noir:
Appelé sur les lieux, le chirurgien s’approcha du malade, lui ouvrit grand la bouche et il aida le morceau à passer d’un coup de… poireau bien placé ! Le fait que ce geste soit celui du plus grand médecin de son temps, nous laisse imaginer l’état de la médecine au XVIe siècle.
La légende raconte qu’eut lieu entre Charles IX et Ambroise Paré cet échange verbal :
— J’espère bien que tu vas mieux soigner les rois que les pauvres ?
— Non Sire, c’est impossible.
— Et pourquoi ?
— Parce que je soigne les pauvres comme des rois.