Catherine de Médicis : qui était-elle ?
Catherine de Médicis est née à Florence en 1519. Fille de Laurent II de Médicis et de Madeleine de la Tour d’ Auvergne elle perd ses deux parents quelques jours après sa naissance. Elle va bénéficier de la protection de son oncle, le pape Léon X. En raison de guerres entre le pape et Charles Quint elle se réfugie dans des couvents puis rejoint Rome et la protection de son cousin, le nouveau pape Clément VII.
En 1533 elle épouse le fils cadet du roi de France. Elle a 14 ans, est rondouillarde, pas vraiment jolie et ne parle que peu le Français. Il est clair qu’elle va passer inaperçue auprès de Diane de Poitiers. Pourtant, elle restera plus de 55 ans au plus haut niveau de l’état et marquera l’histoire plus que toute autre. Il faut dire qu’elle n’aurait pas dû devenir reine de France. Le fils aîné de Henri II, François, aurait dû régner et pour cela épouser la fille d’un roi ou d’un empereur (Marie Stuart, en l’occurrence). Le cadet pouvait épouser une fille moins prestigieuse mais largement dotée. Catherine, unique héritière des Médicis, arriva avec une dot astronomique (dont un quart en bijoux) qui suffisait à combler le déficit du pays !!
Après le banquet de mariage, offert par son cousin, le pape Clément VII, les époux passèrent directement dans la chambre nuptiale pour y accomplir leur « devoir conjugal ». Henri II le père du marié resta dans la chambre jusqu’à ce que « tout fut consommé ». Le matin, l’archevêque passa les voir et les trouva tous deux contents l’un de l’autre : le mariage était officiellement consommé et la mariée ne pouvait plus être répudiée. Il y eut alors des semaines de festivités.
Trois ans plus tard François meurt et Henri devient l’héritier du trône en attendant la mort de François premier en 1547: Catherine devient Dauphine et duchesse de Bretagne. Lorsque son mari devient roi, elle devient reine jusqu’à la mort de son mari en 1559. Pour la petite histoire, Gabriel de Montgomery qui a provoqué la mort du roi dans un duel courtois est l’un des seuls régicides de l’histoire à ne pas avoir été exécuté. Plus tard Catherine deviendra trois fois reine-mère, régente et « le plus grand roi » de son époque.
Aujourd’hui, tout le monde connaît La réputation désastreuse de celle que l’on surnommait la « reine noire » ou la « Veuve noire ». En effet, Catherine de Médicis a alimenté de nombreux fantasmes pendant des siècles. Femme et étrangère, elle a essuyé les critiques de tous les clans, catholiques comme protestants. De son vivant, les pamphlets ne l’ont pas épargnée. Après sa mort, « pas plus regrettée que celle d’une chèvre », dira Pierre de l’ Estoile dans son Journal, on garde d’elle l’image d’une reine empoisonneuse et cruelle, responsable du massacre de la Saint-Barthélemy.
Pour tout dire, c’est très injuste car elle a tenté désespérément de sauver l’unité de la France. De nos jours Catherine de Médicis est pourtant auréolée d’un mythe car elle a introduit les mœurs délicates de la renaissance dans une France moyenâgeuse et elle a révolutionné la cuisine (ce qui mérite une conférence qui sera proposée le 10 aout prochain)
Pour être honnête il faut reconnaître que François premier s’était déjà largement entouré d’artistes italiens et que l’influence italienne était déjà là, lors de l’arrivée de Catherine de Médicis. On peut simplement dire qu’avec elle, on change d’échelle. De la même manière des influences culinaires étaient déjà arrivées d’Italie mais aussi des Pays Bas et surtout de Bourgogne.
A la mort de son époux, elle troque ses quelques robes colorées par du noir devenu, depuis, la couleur du veuvage. La florentine ne respirait plus la joie de vivre, trop préoccupée à préserver le rang social de sa famille, son patrimoine et l’unité de l’état. Toute vêtue de noir, le visage austère, on s’attend à quelqu’un de très pieux, très droit, qui ne connait pas le divertissement. Pourtant elle brodait admirablement, chantait très bien et tirait à l’arbalète avec beaucoup d’adresse. Par ailleurs ses réceptions étaient incroyables.
Gourmande, Catherine de Médicis ne dédaignait pas de se mettre aux fourneaux pour ses enfants. Son goût pour la bonne chère et le luxe lui valent des commentaires désobligeants mais, la seule maladie dont elle ait vraiment souffert étaient des indigestions à répétitions ce que ne démentent pas certains portraits.