Henri de Guise, dit le Balafré (1550-1588). Le duc de GUISE
Henri Ier de Lorraine, né le 31 décembre 1550, est le fils de François de Guise (1519-1563), catholique ardent, assassiné par le huguenot Poltrot de Méré. Ce meurtre n’a fait qu’exalter la haine du jeune duc Henri à l’égard des protestants. Brillant cavalier, de belle prestance, d’un courage physique à toute épreuve, il entend jouer un rôle politique et venger son père. Inquiet de l’ascendant exercé par Coligny et les huguenots sur Charles IX, il tente de faire assassiner l’amiral, le 22 août 1572. Mais celui-ci n’est que blessé. Aussi, deux jours plus tard, en accord avec Catherine de Médicis, Henri de Guise est-il l’instigateur de la Saint-Barthélemy, ce qui relance la lutte entre catholiques et protestants.
Dès lors, le duc, dit le Balafré à la suite d’une blessure reçue au combat de Dormans, prend la tête des catholiques intransigeants, s’oppose ouvertement à la politique de conciliation menée par Henri III et devient le chef incontesté de la Ligue. Ce parti, non seulement religieux, mais politique, vise à limiter le pouvoir du roi. Le duc de Guise aspire secrètement à la monarchie. Il négocie une alliance secrète avec Philippe II et obtient du pape Sixte Quint une bulle déclarant Henri de Navarre incapable d’accéder au trône. La Ligue oblige le roi à proscrire de France le culte calviniste (1585). Cet ultimatum donne le signal d’une nouvelle guerre. La popularité et le prestige du duc de Guise ne cessent de grandir.
Guise fait une entrée triomphale à Paris où une véritable émeute éclate. Après la journée des Barricades (12 mai 1588), Henri III doit fuir la capitale. Pour éliminer son rival, il ne reste plus au roi que la ruse. Il feint d’approuver la Ligue et nomme Guise lieutenant général du royaume. À l’occasion de la réunion des états généraux à Blois, où le duc, convoqué, fait figure de véritable souverain, Henri III le fait poignarder, le 23 décembre 1588, par les gentilshommes de sa garde.