Jeanne III dite Jeanne d’Albret
Jeanne III, dite Jeanne d’Albret (née le 16 novembre 1528 au château de Saint-Germain-en-Laye, morte le 9 juin 1572 à Paris), fut reine de Navarre de 1555 à sa mort. Elle était la fille unique d’Henri II, roi de Navarre et de Marguerite de Valois-Angoulême.
Nièce du roi de France François Ier, elle fut élevée sous son autorité à la cour de France. Elle épousa Antoine de Bourbon, premier prince du sang et fut la mère du roi Henri IV. Figure importante du protestantisme en France, elle s’illustra par sa rigueur morale et son intransigeance religieuse. Au début des guerres de religion, elle se sépara de son époux qui avait rejoint le camp catholique et implanta durablement la Réforme calviniste sur ses terres.
Son oncle maternel, le roi François Ier, la fait installer en 1538 dans l’austère château de Plessis-lèz-Tours afin de la soustraire à son père qui entendait la marier au fils ou au neveu de Charles Quint, ce qui aurait fait passer à terme toutes les possessions de la famille d’Albret sous la coupe de l’Espagne. Il assigne ainsi la jeune fille dans cette résidence à quelques lieues du château de Blois, résidence favorite des rois de France à la Renaissance. Jeanne grandit ainsi à la cour de France et assiste aux principaux événements politiques de son temps.
En 1541, elle essaye de résister au projet de mariage que le roi de France veut lui faire contracter avec Guillaume (1516–1592), duc de Clèves. Bien que n’ayant que douze ans, elle tient tête au roi jusqu’au jour de la cérémonie, où elle est physiquement poussée jusqu’à l’autel. La noce a lieu le 9 juin 1541 dans le Haut-Poitou, à Châtellerault. Les fêtes qui se tiennent à cette occasion, en juin et juillet 1541, sont restées « légendaires ». Jeanne accumule les preuves que ce mariage lui a été imposé par la contrainte et repousse sans cesse sa consommation. Lorsque le duc de Clèves signe le traité de Venlo qui met fin à son alliance avec le roi François Ier, ce dernier laisse carte blanche à la jeune fille pour faire valoir ses arguments permettant d’obtenir l’annulation de mariage par un bref du pape Paul III le 12 octobre 1545
Après la mort de François Ier en 1547, Jeanne épouse à Moulins, le 20 octobre 1548, Antoine de Bourbon, « premier prince du sang ».
Le 25 mai 1555, elle succède à son père sur le trône de Navarre qu’elle gouverne conjointement avec son mari.
Fidèle à l’esprit de sa mère, elle favorise l’implantation de la réforme protestante, mais rechigne encore à l’idée de rompre avec l’Église catholique à laquelle elle reste attachée. Dans le domaine des affaires extérieures, elle cherche en vain à obtenir la restitution de la Haute Navarre, que les Espagnols ont annexée en 1512