Louise Labé ou Labbé, la belle Cordière (1524-1566)
Louise Labé ou Labbé, fait partie des poètes en activité à Lyon pendant la renaissance. Son père, Pierre Charly, qui était cordier, avait épousé en premières noces la veuve d’un cordier prospère, Jacques Humbert dit Labé ou L’Abbé. Pour assurer sa présence dans cette profession, il reprit pour lui-même le surnom du premier mari de sa femme et se fit appeler Pierre Labé
À la mort de sa femme, Pierre Charly, alias Pierre Labé, se remaria, et c’est de ce mariage que naquit Louise Labé. Son premier mariage l’avait rendu prospère et il put ainsi donner une belle éducation à sa fille qui apprit la musique, les langues étrangères mais aussi l’équitation et le maniement des armes
Louise reprendra le pseudonyme de son père. Elle épousa Ennemond Perrin, riche marchand de cordes dont le magasin portait le joli nom de « La Belle Cordière » Elle récupéra ce surnom et trouva dans la fortune de son mari un moyen de satisfaire sa passion pour les lettres.

A la mort de son mari, la tradition lui prête de nombreuses aventures très variées et elle dit qu’ « après l’amour, le plus grand plaisir est d’en parler ».
Elle écrit des poèmes à une époque où la production poétique est intense et a collaboré avec de nombreux poètes Lyonnais
L’œuvre de Louise Labé, très mince en volume : 662 vers, dont vingt-quatre sonnets qui expriment les tourments féminins de la passion.
Sonnet VIII
Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J’ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m’est et trop molle et trop dure.
J’ai grands ennuis entremêlés de joie.
Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j’endure ;
Mon bien s’en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.
Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.

Louise Labbé est morte le 25 avril 1566 à Parcieux-en-Dombes où elle fut enterrée